Parcours de Women in STEM #1 : Nadia Bebeshina PhD

Nadia Bebeshina PHD
Chercheuse et Cheffe de projet data chez meetdeal

📡 DOCTORAT : Doctorat en Informatique

🛰 UNIVERSITÉ : Paris 13

🏅 DATE D’OBTENTION : 29.01.2019

💡 SCIENTIFIQUE PRÉFÉRÉ : Yann Lecun, Peter Norvig, Rada Mihalcea, Dan Jurafsky… la liste est longue

🚀 LE TITRE DE TA THÈSE : Construction d’une ressource termino-ontologique pour les domaines de la cuisine et de la nutrition

• Pourquoi avoir fait un doctorat ?

NB : Cette question ne s’est jamais réellement posée. J’ai toujours souhaité faire un doctorat notamment pour pouvoir me lever tous les jours et travailler sur des sujets qui m’intéressent, apporter ma contribution, faire des découvertes, mêmes petites. Être là où le travail-corvée, le travail–obligation disparaît pour laisser la place à un sentiment de liberté. Travailler sur un sujet de recherche est une quête qui demande beaucoup d’effort et de persévérance mais apporte aussi son lot de récompenses : une idée nouvelle, une publication, des idées partagées avec des collègues.

• En quoi consiste ton métier actuel ?

NB : Aujourd’hui je suis Cheffe de Projet Data dans une entreprise innovante qui travaille dans le domaine du service client. Ma mission consiste à proposer et implémenter des techniques pour l’analyse des données textuelles ainsi qu’à encadrer une petite équipe de recherche industrielle. Ce travail fait appel à des méthodes issues des domaines de traitement automatique des langues, intelligence artificielle, apprentissage automatique.

• Peux-tu nous décrire ta semaine type ?

NB : Ma semaine type commence par le pré-traitement et la structuration des données (qui arrivent en continu, y compris le week-end). Vient ensuite l’exploration des données, les reportings qui servent à communiquer sur ce qu’apportent les données récentes, à dégager les tendances ainsi qu’à rester constamment à l’écoute des besoins de l’entreprise. Tous les jours, il s’agit à la fois d’implémenter des solutions de traitement et d’analyse des données, d’explorer de nouvelles pistes, de suivre le travail de l’équipe et de contribuer aux écrits de l’entreprise (posts sur les réseaux, appels d’offres, articles, documentation de solutions etc.). Vers la fin de la semaine a lieu la structuration du code et de la documentation de la semaine écoulée.

• Qu’est-ce que le doctorat t’apporte dans tes fonctions au quotidien ?

NB : Le doctorat apporte une forme de recul car l’on connaît l’état de l’art, les tendances, les difficultés récurrentes de son domaine de recherche. Il apporte aussi une certaine habitude de travail , on structure sa démarche.

• As-tu eu un.e rôle modèle (féminin ou masculin, connu ou non) ? et pourquoi ?

NB : Non, pas de rôle modèle, plutôt de multiples lectures et rencontres.

• Des recherches aux États-Unis montrent que l’une des craintes qu’ont les jeunes filles à s’orienter dans le domaine de l’informatique est le fait que ce domaine a peu de représentation féminine et donc trop de code masculin. Est-ce différent dans le pays où tu as fait le début de ta scolarité ? As-tu toi-même observé des différences à ce sujet lorsque tu as poursuivi tes études en France ?

NB : Oui, cette tendance est perceptible en Russie où j’ai fait une partie de mes études de même qu’en France. Mais les choses changent rapidement notamment grâce à une très grande disponibilité des moyens d’auto-documentation et d’auto-formation. C’est mon impression et c’est tant mieux.

• As-tu eu des hésitations avant de t’orienter dans ce domaine ? Si oui, quel a été ton déclic ?

NB : Personnellement je n’ai pas eu d’hésitation.

• Que dirais-tu à une lycéenne qui hésite à se lancer dans les sciences informatiques ? 

NB : On ne perd rien d’essayer un métier technique que les compétences acquises soient exclusivement dédiées à l’informatique ou transversales (où l’informatique est à la jonction avec d’autres disciplines).

• As-tu des conseils spécifiques à donner à des personnes qui souhaitent s’orienter en informatique ?

A : Ne pas penser au « profit », au salaire, au prestige des métiers techniques. En revanche, garder à l’esprit que l’informatique est une discipline transversale, applicative.  Focalisez-vous sur ce que vous allez pouvoir faire grâce à la connaissance de l’informatique  et sur ce que vous voulez réellement accomplir (biologie, statistiques, traitement automatique des langues, ingénierie des connaissances, internet des objets etc). Si vous ne voulez pas changer (ne serait-ce qu’un peu) le monde, ne vous réorientez pas. Faire de l’informatique c’est aussi accepter de changer sa façon d’aborder les problèmes, de remettre en question ce que l’on pense savoir.

• Quels conseils donnerais-tu aux futur.e.s docteur.e.s qui souhaiteraient occuper un poste similaire au tien ?

NB : Mon conseil lorsqu’on arrive en industrie après quelques années passées dans un contexte de laboratoire de recherche est de faire preuve d’humilité et d’esprit d’équipe. Si l’on connaît parfaitement son domaine de recherche, la réalité du monde d’entreprise est toute autre. Les questions de sécurité informatique, de protection des données sont vitales, les outils industriels utilisés pour la gestion des flux de données, le stockage, le traitement constituent des environnements parfois très spécifiques.

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Nadia Bebeshina
MeetDeal