Emploi des chercheurs : quelle place pour les docteurs sur le marché du travail ?
Le Doctorat et son équivalent anglo-saxon, le « PhD », apparaissent comme des profils incontournables à l’international. Grands groupes internationaux et fonction publique internationale recrutent originellement des docteurs pour leurs postes stratégiques. En France, cette démarche est moins naturelle et l’on a tendance à mésestimer l’importance de ces profils aux expériences atypiques.
La note d’information publiée par le Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en février dernier1 rappelle que la France compte à peu près 200 000 docteurs sur la tranche d’âge des 25-64 ans. Leur insertion sur le marché du travail après la soutenance de leur thèse est souvent synonyme de précarité de l’emploi. L’utilisation de contrats de courte durée qui caractérise l’emploi dans le domaine public, la diminution du budget de l’État alloué à la recherche fondamentale, la rareté des postes d’enseignants-chercheurs en sont les principales explications. Or ces secteurs apparaissent comme des débouchés naturels pour plus de la moitié des jeunes docteurs. À l’inverse seulement 41% d’entre eux choisissent de s’orienter vers le monde de l’entreprise.
Ce constat plutôt sombre est néanmoins à nuancer. En effet, le parcours semé d’embuches du jeune docteur est généralement suivi d’une carrière offrant des conditions plus favorables que celles de ses collègues. Les indicateurs actuels tels que le taux d’activité (93%), la part de salarié « cadre » (81%), le salaire mensuel net médian pour un docteur salarié à temps complet (3 000 euros contre 2 400 euros pour un salarié titulaire
d’un bac+5) reflètent à long terme la reconnaissance dans l’entreprise de ce statut et de l’expérience qui s’y rattache.