Parcours de Docteurs #14 : Renaud Pourpre PhD

Renaud Pourpre PHD
MEDIATEUR SCIENTIFIQUE, CO-FONDATEUR DE THE LONELY PIPETTE 

 

Prénom : Renaud Nom : Pourpre

 

📡 MASTER 2 : Master de génétique – Magistère de génétique

🛰 UNIVERSITÉ : Université Paris Diderot – P7

🏅 DATE D’OBTENTION : 2015

 

📡 DOCTORAT : Doctorat en interaction hôte-pathogène (microbiologie/épigénétique)

🛰 UNIVERSITÉ : Université Paris Saclay

🏅 DATE D’OBTENTION : 2019

 

💡 SCIENTIFIQUE PRÉFÉRÉ : Conrad Hal Waddington

🚀 LE TITRE DE TA THÈSE : Caractérisation de protéines nucléaires ciblées par la bactérie pathogène Listeria monocytogenes

 

 

  •     Q : Pourquoi avoir fait un doctorat ?

RP : J’ai toujours été amoureux du microscopique. Si l’infiniment grand passionne le grand public et nous fait réfléchir à notre place dans l’univers, c’est plutôt l’infiniment petit qui m’a sans cesse émerveillé par son aptitude à nous demander qui nous sommes et d’où l’on vient. De l’ADN aux micro-organismes en passant par nos propres cellules, les “micro-mondes” (ou comme j’aime les appeler : biomicrocosmes) sont gorgés de surprises. Peu de temps après le lycée, je voulais déjà avoir un pied dans un laboratoire pour explorer le microscopique. Lors de mon master au Magistère européen de Génétique, j’ai découvert qu’il existait des champs de recherche qui réunissaient des thématiques très éloignées notamment là Patho-épigénétique. C’est un domaine qui souhaite comprendre comment des bactéries pathogènes parviennent à moduler l’expression de nos gènes afin de survivre pendant une infection : du hacking microscopique.

Je voulais faire un doctorat car je voulais aider la société, d’une manière ou d’une autre, dans sa quête de réponses pour mieux comprendre ce qui nous entoure et trouver des solutions aux défis de demain. Le vivant microscopique recèle de mystères mais aussi d’inspirations pour de futures innovations.

Mon sujet de thèse proposait d’explorer de manière très fondamentale de nouvelles frontières. C’était le meilleur point d’entrée dans une carrière qui s’accordait avec mes valeurs mais aussi une opportunité de contribuer à un champ de recherche aux frontières de la biologie.

 

  •     Q : En quoi consiste ton métier actuel ?

RP : Je me présente généralement comme “facilitateur de sciences” car j’ai aujourd’hui plusieurs activités à l’interface entre science et société.

Premièrement, je suis communicant scientifique indépendant. J’oeuvre dans ce qu’il me semble manquer à la recherche scientifique : aider les acteurs de la recherche scientifique dans leur travail, leur questionnement mais aussi promouvoir leurs travaux auprès du grand public. Aider la production et la diffusion des connaissances : c’est ce que j’appelle “faciliter” les sciences. Cela passe par la production de contenu vidéo et audio en constante interaction avec le monde de la recherche et la société.

Par exemple, j’ai lancé en 2020 le podcast The Lonely Pipette. Une émission destinée aux scientifiques afin d’aider les chercheurs dans leur carrière de recherche. Co-construit avec Jonathan Weitzman, nous invitons des scientifiques inspirants afin de parler de leurs histoires, défis et expériences dans ce monde difficile de la recherche scientifique. L’idée est d’échanger, de manière décontractée, sur leurs succès, leurs doutes, leurs peurs et surtout leurs conseils pour relever les nombreux défis du métier de chercheur. Un autre exemple relève, quant à lui, de la vulgarisation.

Je conçois et anime des lives scientifiques sur Twitch, d’abord avec le Collectif Conscience mais aussi en solo sur le vivant microscopique. Je souhaite aujourd’hui continuer à créer et développer la communication scientifique sur cette thématique aux côtés des chercheurs et des instituts que ce soit en podcast ou en vidéo. Pour la petite exclusivité, j’ai à cœur la production d’un documentaire déjà en chemin mais ça, il faudra être encore un peu patient avant d’en dire plus.

Deuxièmement, je vais bientôt finir une mission de soutien pour le département des relations entre science et société du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Un premier volet consiste à accompagner la coordination nationale de la Fête de la science, créer du contenu à destination du site web et accompagner divers interlocuteurs pour valoriser le travail des nombreux acteurs de cette fête populaire.

Un second volet porte sur la communication et la valorisation du département et de ses missions. Et non, il n’y a pas que la Fête de la science. Le département se consacre au pilotage national de la politique publique de culture scientifique, technique et industrielle (abrégé CSTI) et aux relations entre les milieux scientifiques et la société. Cela passe notamment par l’animation du réseau des nombreux acteurs qui façonnent ce paysage.

 

  •     Q : Peux-tu nous décrire ta semaine type ?

RP : Dans le cadre de cette mission de soutien, je suis à temps complet au ministère et je réserve mes soirées et mes weekends pour mon travail indépendant. Après sa réalisation, je serais 100% indépendant.

Mes journées au ministère sont très variées mais gravitent autour des objectifs décrits précédemment. J’ai donc de nombreux temps d’échanges avec les membres du département avec qui je collabore mais aussi avec les différents acteurs du réseaux. Il y a aussi deux composantes importantes dans mon quotidien. Une première de lecture et de réflexion : pour se saisir du paysage de la culture scientifique et des très nombreux acteurs, s’approprier les éléments de langage “grand public” ou plus institutionnel et enfin se partager des idées, des initiatives voir même des solutions pour faire connaître ou faciliter les actions du département et des acteurs de la culture scientifique.

La deuxième composante est l’écriture : que ce soit de la documentation professionnelle pour accompagner le réseau mais aussi des articles qui sont destinés à être publiés sur le site de la Fête de la science et celui du département. Il y a même eu quelques contributions mettant à profit mes compétences d’animations comme la préparation et présentation d’une rubrique pour l’émission Science en Direct de Fred Courant (Esprit Sorcier).

Mon travail indépendant, quant à lui, est celui d’un passeur de science. Je me documente sur les sujets que j’aime, j’écris des textes de vulgarisation, contacte des futurs intervenants puis je les présente au travers d’un contenu audio/vidéo ou en live. Je ne travaille pas toujours seul pour ces productions : je contacte des chercheurs, teste mes idées et organise le tout avec d’autres vulgarisateurs.

Bien sûr, il a une approche technique non négligeable en termes de montage que ce soit pour le podcast ou la vidéo. Il y a des temps plus calmes en termes de publication qui sont liés à la préparation de projets plus chronophages : c’est un peu la face cachée de l’iceberg qui demande souvent de nombreuses heures de préparation pour seulement quelques minutes de contenus. 

 

  •     Q : Qu’est-ce que le doctorat t’apporte dans tes fonctions au quotidien ?

RP : Le doctorat m’a apporté un socle de connaissances solides et une méthode pour les entretenir, ce qui me sert pour la production des contenus sur des sujets plus pointus et méconnus. Mais le doctorat c’est aussi la connaissance du milieu de la recherche, de son quotidien et de ses freins : des notions au cœur de mes activités à l’interface entre la recherche et la société.

Au-delà de la rigueur scientifique, la gestion de plusieurs projets en parallèle est la troisième compétence la plus importante issue de mon doctorat. J’utilise ces trois points tous les jours.

 

  •     Q : Quels conseils donnerais-tu aux futurs docteurs qui souhaiteraient occuper un poste similaire au tien ?

RP :

1)  Testez des choses. Le doctorat est prenant, on le sait, mais il offre aussi la liberté de pouvoir s’organiser pour explorer ce qui vous anime. Pour ma part c’était la vulgarisation scientifique, la rencontre de personnalité inspirante ainsi que l’organisation d’événements qui rassemble des experts scientifiques et les autres publics. Cela m’a permis de compléter mon doctorat avec d’autres compétences de communication et de rester constamment à cette interface entre la science et la société.

2)  Mettez-vous à l’épreuve, pratiquez. La participation à des concours, à des associations de vulgarisation scientifique (telles que Pint of Science ou le Collectif Conscience qui sont très ouvertes) vont vous permettre d’ancrer ces compétences et de les valoriser. C’est aussi une bonne approche pour découvrir de nouvelles opportunités et rencontrer des personnes inspirantes mais aussi de futurs mentors à cette interface.

 

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